lundi 11 mars 2013

The Evens - The Odds

Revoilà, enfin, un long-métrage du couple MacKaye-Farina depuis leur deuxième opus "Get Even" en 2006. Près de 7 ans après, donc, et un gamin en plus, ils reviennent nous caresser les oreilles avec leur formule guitare barytone-batterie bien à eux.

Dès les premières notes de l'ouverture King of Kings, pas de doute, c'est du Evens pur jus, pressé à la main, légèrement filtré dans une chaussette post-hardcore pour l'énergie et additionné d'une touche de sensibilité bien sentie pour éviter l'aigreur d'estomac dès le petit dèj.

Si on reconnaît bien leur style, comme sur l'EP annonciateur de l'année dernière, on sent aussi le chemin parcouru pendant ces années. Une petite nouveauté déjà, deux instrumentaux figurent sur l'album, "kok" clôture celui-ci et s'avère être une version instrumentale fredonnée de "King of Kings". Mais il y a aussi, et à mon goût surtout, le magnifique "Wonder Why", parfaitement inséré dans la tracklist car continuant "Sooner ou later".

Un morceau qui résume assez bien le style Evens, parfait équilibre entre rage et douceur.

A part ça, le travail sur la complémentarité des voix est impressionnant, il est maintenant utilisé à son impact maximal, entre questions-réponses sur les couplets, choeurs sur les refrains, j'en passe. Amy chante de mieux en mieux, et possède définitivement une belle voix légèrement écorchée.

Les grands moments du disques selon moi, les deux morceaux de l'EP de 2012 déjà, remis ici en pâture aux indigents qui n'avaient pas tout suivi en version mixée differemment pour "Warble Factor", toujours aussi catchy. "Timothy Wright" fait aussi bien son effet, avec son climat un peu bancal, raconte l'histoire d'un mec qui semble avoir tout perdu. Peut-être un des meilleurs témoignage de la complémentarité des voix de MacKaye et Farina.

Côté surprise, "Wanted Criminals" nous rammène vers Fugazi, riff presque bruitiste, couplets chantés-hurlés par Ian, atmosphère très chaotique, le ciel se couvre dès la deuxième piste de l'album et surprend bien après le classique mais fabuleux "King of Kings". Sur ce morceau rageur donc, le couple s'attaque à l'Etat sécuritaire dans lequel ils vivent.

Autre surprise, "Competing with the Till", raconte l'histoire d'un patron de bar-concert plus intéressé par l'appât du gain d'une soirée pleine à craquer que par l'action artistique en elle-même. Chant partagé entre MacKaye et Farina sur fond de petit riff jazzy, agrémenté sur le break d'explosion de trompette bien acide. Le refrain en choeur est tout simplement magnifique !

Le reste de l'album est très bon, il ressort une grande homogénéité de tout ça, malgré la variété des climats rencontrés. Une petite note sur l'emballage pour finir, la pochette montre le capitol en arrière-plan et l'enfant MacKaye-Farina sous un ciel menaçant, enfant d'ailleurs sujet de plusieurs chansons ("King of Kings", "Broken Fingers"). L'insert intérieur comporte une blague plutôt marrante sur la société de consommation, on retrouve les paroles (quelle idée fabuleuse, prenez-en tous de la graine, au lieu de nous sortir des photos de merde ou des collages de tétraplégiques).

Un très bel objet donc, une galette qui va réjouir tes oreilles, celles de tes amis (j'en témoigne) voire même des plus vieux d'entre nous. Allez, file écouter ça, c'est dispo chez Dischord, tu peux jeter une oreille sur le requin qui groove.

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