vendredi 25 mai 2012

Sélection Hip-hop

Bonsoir,

Avec ce billet, j'inaugure une série de sélection de disques/artistes classés par genre musical, les choix étant très très subjectifs. Je compte sur vous pour me faire découvrir d'autres groupes qui devraient selon vous figurer dans les différentes sélections.

Allez, on commence donc avec une petite sélection hip-hop, en précisant que je suis un rookie dans ce style. Cependant, j'apprécie à l'occasion me prendre de grands coups de beats tout en me faisant insulter grassement.

Enter the Wu Tang - Wu Tang Clan

The monument du hip-hop east-coast. Les flows ravageurs du collectif associés à des samples soul aux petits oignons (le "After laughter come tears" de Wendy René sur "Tearz") et à l'occasion d'extraits de fimms d'arts martiaux font de ce disque un véritable incontournable, à écouter même si ce style vous donne la gerbe, juste pour la culture...
Un album très cohérent qui groove velu, sans fioritures et bien loin des clichés bitches and money, ça fait plaisir !
Ecoutez donc Protect Ya Neck ou C.R.E.A.M (acronyme de Cash Rules Everything Around Me).



Liquid Swords - GZA (the Genius)

Sorti en 1995, ce projet solo d'un des plus éminent membres du Wu Tang ne souffre en aucun cas de la comparaison avec l'album du collectif. On retrouve d'ailleurs des samples de film d'arts martiaux, ici issus du film Shogun Assassin.
GZA nous offre quelques pépites sur cet album : Liquid Swords, qui ouvre l'album par une longue tirade issue du film sus-cité mais aussi Duel of the Iron Mic ou encore 4th Chamber. Cependant, j'avoue avoir du mal à me le farcir d'une traite sans passer 3-4 pistes, contrairement à Enter the Wu Tang.


Only Built 4 Cuban Linx - Raekwon

Autre album solo d'un membre du Wu Tang, sorti lui aussi en 1995 et tout aussi intéressant que les deux ci-dessus. Des morceaux vraiment marquants (Knuckleheadz et Incarcerated Scarfaces entre autres). Et comme sur le Liquid Swords de GZA, beaucoup de featuring de la Wu Family viennent appuyer l'ami Raekwon dans des joutes verbales qui apportent une variété bienvenue dans l'album. On y retrouve même une "reprise" d'un titre originaire du Enter the Wu Tang, Can't It Be All So Simple, preuve qu'il semble difficile de couper le cordon.
A noter la sortie en 2009 d'un Only Built for Cuban Linx Part.2.



Où je vis - Shurik'n

Vénérable membre d'IAM, Shurik'n signe ici un album solo proche de la perfection où l'on retrouve pas mal de ses compères de Marseille. Le flow du bonhomme est vraiment impeccable et sert parfaitement ses lyrics intelligents et lucides, qu'il déclame tel un vieux sage du rap français du haut de sa montagne. Certains morceaux intègrent parfaitement des samples de musique asiatique et permet d'apporter de la diversité à l'album, à la couleur relativement sombre. Mes morceaux phares : Samuraï, Oncle Shu et Mémoires avec Sat de la Fonky Family.


Black Sunday - Cypress Hill

Fumeurs de marijuana revendiqués (voir les notes du disque qui montrent, chiffres à l'appui, que le cannabis fait beaucoup moins de mort que l'alcool ou le tabac...) les rappeurs hispano-américains de Cypress Hill signent avec ce deuxième album un vrai tour de force.
Utilisation astucieuse d'un sample de "Son of a preacher man" sur le Hit from the Bong (gros hit de l'album), I wanna get High, les gros flow hispaniques chauds des MC's mettent réellement la pêche. Un bon gros disque à posséder dans sa discographie même pour les non-fans de rap.



Bon, là je tombe à court d'inspiration pour décrire ce qu'il me reste sous le coude, donc je vous balance une petite liste pour terminer :
Paul's Boutique, Ill Communication - Beastie Boys
Fear of a Black Planet - Public Enemy
Straight Outta Compton - N.W.A
L'école du Micro d'Argent - IAM
Paris sous les Bombes, Suprême NTM - NTM

A venir, une grosse sélection Noise/Post-hardcore de derrière les fagots.

See you !

dimanche 13 mai 2012

The Minutemen - Jamming in San Pedro

Attention messieurs et mesdames,pour le retour de Tonton Benzouz après hivernation prolongée, rien de moins qu'une petite chronique sur un putain de groupe culte !

Les Minutemen, issus de San Pedro (Californie) ont fortement marqué la scène indé américaine des années 80, parmi les Black Flag, Hüsker Dü et autres Sonic Youth.
Mélange explosif de punk, funk et jazz, leur musique dégageait une énergie incroyablement communicatrice, qui vous donnait envie de bouger son bull comme jamais ! Les guitares speedés de (feu) D.Boon, la basse ronde et ultra-groovy de Mike Watt (FireHOSE, the Stooges,...) et le jeu de batterie élastique et riche de Georges Hurley réalisaient des merveilles, sur des plages musicales excédant (très très) rarement les 2 minutes.


Double Nickels on the Dime (1984, SST), double album gargantuesque et majestueux, reste le témoignage le plus brûlant de l'énergie et la rage des trois compères. Vietnam, This ain't no picnic, West Germany ou encore the Glory of Man figurent parmi les grands moments de cet opus culte, dont les deux galettes affichent un total de 45 chansons. Quelques surprises toutefois au milieu de ce déchaînement de riffs à 100 mph soutenus par une basse très en avant : Cohesion, bel interlude acoustique ou encore la balade History Lesson part.2, retraçant l'histoire du groupe: "we learnt Punk-Rock in Hollywood" proclame fièrement D.Boon. Pour la petite anecdote, le premier vers de cette chanson, "our band could be your life", a donné son titre au livre de Mickael Azerrad, ouvrage indispensable pour qui a envie d'en apprendre plus sur la scène indie-rock américaine des années 1980. 
Two Beads at the End :

Pour en revenir à l'album suscité, certaines compositions démontrent un vrai talent de composition (the Big Foist, Two Beads at the End, Dr. Wu) bien que la couleur globale de l'album soit le funk passé à la moulinette punk-rock.

Peut-être connaissez-vous sans le savoir les Minutemen si vous avez aimé dans vos jeunes années regarder une bande de crétins sadomasochistes américains se manger des gaufres et s'infliger quelques sévices corporelles bien senties pour le plus grand plaisir de la jeunesse white trash du monde entier. En effet, le générique de l'émission Jackass n'est autre qu'une chanson des Minutemen: Corona.



Cependant, l'influence de ce groupe parti de rien s'inscrit bien au delà de la musique, car ces larrons sont aussi un des exemples les plus radicaux du Do It Yourself. En effet, le groupe mettait un point d'orgue à vivre de façon démerde en permanence, tournant dans un vieux van, refusant tour-manager et compagnie pour gérer de A à Z l'organisation des tournées.


The Roar of the Masses Could just be Farts (quel titre !) :

Malheureusement, l'aventure Minutemen pris fin de manière bien dramatique le 22 décembre 1985 avec la mort du chanteur guitariste D. Boon dans un accident de van.
Aujourd'hui encore, le groupe reste une influence majeure de la scène rock underground et presque 30 ans après, les compositions de Double Nickels on the Dime sonnent toujours aussi actuelles.

Un petit extrait pour vous faire une idée

PS : Ah, je voulais ajouter quand même que l'oeuvre du groupe ne se limite pas à l'unique Double Nickel..., je vous conseille aussi fortement les albums The Punch Line (plus punk) et Buzz or Howl Under the Influence of Heat (What the fuck ?) qui contient des morceaux vraiment surprenants. La discographie du groupe est présente sur Grooveshark, allez donc y jeter une oreille et prendre une bonne grosse claque dans la face !

PPS : Un documentaire sur le groupe nommé "We Jam Econo" est sorti il y a peu, je ne l'ai pas visionné mais j'imagine que ça vaut le détour...

Viet Nam :